Ce n’est pas un sujet glamour, mais il concerne beaucoup d’entre nous. En tant que femme de 34 ans, j’avais déjà entendu parler de cet organe, entre mes copines qui avaient déjà accouché et certaines émissions médicales. Mais je n’y avais jamais vraiment prêté attention. De toute évidence, une fois qu’on tombe enceinte, votre gynécologue place le périnée sur le podium des surveillances !
C’est au cours du troisième mois de ma grossesse que mon médecin m’a donc demandé pour la première fois si j’avais entendu parler du périnée et de son importance. Intérieurement, je crois que je ne me suis jamais sentie aussi ridicule. Non mais franchement, qui s’est levé un matin en se disant « allez je vais muscler mon périnée! ». J’ai quand même répondu à ma gynécologue que je ne connaissais que vaguement le sujet. Autant vous le dire, elle n’a pas paru étonnée à mon grand soulagement. C’est alors qu’elle a entrepris de m’expliquer à quoi servaient ces muscles. Tout ce discours m’a paru un peu inutile jusqu’à ce que je comprenne que ce fameux périnée soutenait mes organes et m’empêchait d’avoir des fuites urinaires par exemple. C’est à ce moment précis que je me suis plus intéressée au sujet.
C’est donc au cours de cette consultation qu’elle m’a expliqué que je pouvais faire quelques exercices simples pour rendre mon périnée tonique. Dans ma tête je me suis imaginée en train de rigoler à une blague tout en versant quelques gouttes sous ma jupe. Une fois déjà au cours de ma grossesse j’avais taché mon pantalon blanc. Heureusement que l’homme de ma vie s’en était rendu compte avant que je ne sorte. Mais, même devant lui, l’homme de ma vie, celui avec qui je partage tout, j’ai ressenti une telle honte que j’en suis encore chamboulée. Qu’a-t-il dû penser ? Ma femme ne sait plus se tenir ou quoi ? J’étais tellement perturbée que me suis précipitée en panique dès le lendemain dans le rayon des protège-slips.
Bref je ne voulais plus vivre de situations gênantes après mon accouchement donc j’ai écouté attentivement tous les conseils de ma gynéco. Savoir comment éviter au maximum de porter des serviettes pour incontinence me rendait presque hystérique. Mais, elle m’a également appris que muscler son périnée permettait de faciliter l’accouchement. Je ne savais pas que ce muscle était soumis à rude épreuve pendant la délivrance. Apparemment ça permettrait d’éviter l’épisiotomie, ce qui m’arrangeait bien.
J’ai donc passé le reste de ma première grossesse à faire des exercices chez moi. Rien de bien compliqué à vrai dire. L’accouchement s’est plutôt bien passé même si au final j’ai eu droit à une césarienne… J’avoue j’étais déçue. Tous ces efforts pour ça…
Après ces petits plaisirs dont je vous passe les détails, ma gynéco m’a quand même prescrit des séances de rééducation. Oui parce que le petit monstre appui tout de même sur le périnée pendant 9 mois ! Alors même si monsieur a décidé de ne pas passer par là pour sortir, (encore un original !), le périnée est tout de même mis à rude épreuve pendant la grossesse. Je méritais donc d’être chouchoutée !
J’ai donc eu droit à mes 10 séances chez un kinésithérapeute pour mater ces muscles! C’est qu’il y a du boulot après un accouchement. Enfin du boulot, pour ma part, j’ai eu droit à une sonde qui faisait le travail à ma place. J’aurais peut-être préféré faire mes séances avec une sage-femme pour le côté humain surtout. Je me dis avec le recul qu’une femme qui accompagne tout au long de la grossesse est mieux placée pour entretenir un climat de confiance. Après quelques semaines, j’ai pu reprendre un peu de gym douce pour continuer à me muscler. Depuis mon accouchement il y a 5 mois, je n’ai pas eu de fuites urinaires. Je sais que certaines de mes amies en ont. Est-ce que c’est dû à mon implication ou à la chance, je ne sais pas. Néanmoins, je ne regrette pas d’avoir pris ce sujet au sérieux et j’ai appris plein de choses !