Si je n’ai pas rencontré ce genre de problème pendant mes deux premières grossesses, les premiers signes sont apparus vers le début du deuxième trimestre de ma troisième grossesse : plus d’envie ni de plaisir sexuel.
Je ressentais des micro-déchirures au niveau de la vulve et des sensations de brûlure lorsque j’urinais. Heureusement que j’avais un antiseptique adapté et comme la douleur se calmait assez rapidement, je ne dramatisais pas et je me disais que tout rentrerait dans l’ordre après l’accouchement. Mon compagnon très compréhensif était aux petits soins et ne réclamait pas de câlins si je ne le voulais pas. 
Toujours pendant ma grossesse, vers le cinquième mois, je me rappelle que j’avais un gros rhume : lorsque j’éternuais et toussais, j’avais des fuites urinaires très gênantes (des traces désagréables sur mes robes). Je pensais qu’il n’était pas indispensable de signaler ses problèmes à mon médecin.
Une situation plus préoccupante après l’accouchement
L’accouchement s’est bien passé et nous avons eu une jolie petite fille ! Mais, trois mois après, j’avais toujours des problèmes de fuites urinaires. Finalement, je suis allée voir mon médecin pour une consultation. J’ai hésité à donner des détails intimes, mais comme il a immédiatement deviné qu’il pouvait s’agir d’un problème lié à un relâchement du périnée, il a su poser les bonnes questions pour me tirer les vers du nez. Après m’avoir écoutée, il m’a exposé que je n’ai pas su protéger mon périnée lorsque je toussais ou lorsque j’éternuais. Les fuites urinaires et les douleurs pendant les relations sexuelles étaient dues à un relâchement du périnée. Il y a également eu le poids de l’utérus qui reposait sur le périnée pendant toute la durée de la grossesse.
Il m’a expliqué que j’avais besoin de suivre des séances de rééducation périnéale pour tonifier ce muscle aux caractéristiques spéciales et tous mes problèmes seront résolus. Une rééducation abdominale permettrait aussi de rediriger les pressions vers le haut lorsque j’éternue, lorsque je tousse ou encore lorsque je ris aux éclats, pour protéger le plancher pelvien. Il a rajouté que si je ne suivais pas ses conseils, je pourrais être confrontée à des problèmes plus graves comme l’incontinence urinaire, la béance vaginale, inconfort et douleur pendant les rapports sexuels. Un traitement chirurgical serait alors indispensable si les problèmes venaient à s’aggraver.
Une rééducation optimale auprès d’un kinésithérapeute spécialisé
Mon médecin m’a conseillé d’aller voir une physiothérapeute spécialisée en rééducation périnéale. Elle m’a prescrit 10 séances de massage dans son cabinet, renforcées par de petits exercices spécifiques de 10 minutes au quotidien que je pouvais refaire le plus souvent possibles. Elle m’a également recommandé les boules de geishas en latex. Il fallait les insérer dans le vagin pour favoriser la circulation sanguine et pour tonifier plus rapidement le périnée.
Comme les propos de mon médecin sur les risques d’aggravation m’ont alarmée, j’ai pris ma rééducation périnéale très au sérieux. Je me suis bien organisée pour effectuer les exercices de 10 minutes trois fois par jour. Au bout des dix séances, la kinésithérapeute m’a préconisé dix séances supplémentaires, même si mon état s’est nettement amélioré, fini les fuites urinaires et les rapports sexuels douloureux.
J’ai continué à m’appliquer sérieusement et aujourd’hui je vais bien. Cette expérience m’a permis de comprendre que le périnée est un petit muscle qui joue un rôle très important dans la vie d’une femme.
